Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

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Belo Monte : Dilma Roussef, la nouvelle présidente du Brésil, entame l'année mondiale des forêts par un camouflet

Belo Monte : Dilma Roussef, la nouvelle présidente du Brésil, entame l'année mondiale des forêts par un camouflet

La récente démission du Directeur de l’Agence brésilienne de l’environnement ne laissait rien présager de bon. La crainte était justifiée : ce 25 janvier 2011, une licence spéciale a été accordée au consortium Norte Energia, en charge de la construction du barrage du Belo Monte. Elle donne le feu vert pour l’installation partielle de l’infrastructure nécessaire à la réalisation de ce titanesque projet. Cela induit la disparition de 238.1 hectares de forêt afin de réaliser les terrassements du chantier, les travaux d’aplanissement ainsi que la création et la remise en état des routes d’accès au site.

Première femme à diriger le Brésil, Dilma Rousseff est également la première a autorisé une telle avancée dans la construction de ce barrage hydro-électrique. Mais rien d’étonnant à cela si l’on se penche un peu plus sur son passé. Entre Dilma Rousseff et le secteur énergétique c’est une grande histoire d’amour. Jusqu’à récemment, elle fut présidente du conseil d’administration du groupe pétrolier Petrobras puis sous la présidence de Lula , Ministre de l’Energie et des Mines. Durant son mandat de Ministre on retiendra d’ailleurs son rôle déterminant lors de la « Conférence pour les Energies Renouvelables » qui se tenait en Allemagne en 2004. Lors des négociations, elle avait annoncé que le Brésil serait prêt à bloquer tout consensus si les barrages hydroélectriques n’étaient pas reconnus comme une alternative énergétique propre.

Pour la coalition, « Xingu Vivo para Siempre » composée d’une soixantaine d’associations, d’ONG, « La licence d’installation est le signe du profond autoritarisme dont fait preuve le gouvernement, continuant à écraser la législation environnementale et les droits de l’Homme ». Antonia Melo, chef de file et porte-parole du mouvement, a déclaré : "Le gouvernement cherche à construire un barrage à n’importe quel prix (…) et ce à nos dépens. Cependant, nous n’arrêterons pas de nous battre pour préserver le Xingu, notre patrimoine national ».

Cette nouvelle est un coup dur et constitue une avancée sans précédent. Initialement proposé dans les années 1970, ce projet situé à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Altamira dans l’Etat du Pará a toujours suscité une grande controverse. Sa suspension avait même été obtenue dans les années 1990 suite à une importante mobilisation au Brésil mais également au niveau international. Un tel élan est de nouveau à espérer : les groupes écologistes et indigènes au Brésil continuent sans relâche leur combat et au niveau international il est également possible, en plus de la pétition de Raoni que vous avez peut-être déjà signée, d’apporter son soutien via celle lancée par l’ONG Avaaz : https://secure.avaaz.org/fr/amazon_under_threat/?vl

Cette pétition, qui sera remise à Brasilia, appelle la présidente Dilma Rousseff à mettre un terme au développement de ce complexe. A ce jour, après un peu plus de deux semaines, plus de 400.000 signatures ont déjà été collectées !

Par ailleurs, toutes les voies possibles n’ont pas encore été exploitées. Tout d’abord le ministère public brésilien, considérant la décision comme illégale du fait que la plupart des conditions environnementales et sociales requises pour la délivrance d’une telle autorisation ne sont pas respectées, a demandé la suspension immédiate de cette licence. Enfin les licences permettant la construction effective du complexe n’ont pas encore été accordées. De nombreux recours légaux sont encore envisageables et envisagés afin d’empêcher la complète réalisation de ce troisième plus important barrage au monde que le gouvernement voudrait voir aboutir en 2015.

Date de l'article : 05/02/2011

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